Issue du Golf Magazine de la région Auvergne-Rhône Alpes, cette interview de Guillaume Fanonnel, joueur de golf français que nous avons placé en université américaine à University of Louisiana, Monroe, vient tout juste d’être diplômé en Business Administration. En raison de la crise de covid-19, il a pu avoir une année supplémentaire d’éligibilité avoir de tenter une carrière professionnelle sur le circuit américain.
Vous pouvez retrouver le parcours de Guillaume Fanonnel sur son profil Athletics Partner afin d’y découvrir ses résultats ainsi que des photos, et vidéos de son expérience US.
À 22 ans, le Lyonnais a été diplômé en Business Administration après quatre ans d’études à l’université de Louisiana Monroe pour laquelle il vient de signer trois victoires consécutives.
Il est désormais prêt à embrasser une carrière professionnelle pour viser le plus haut niveau.
Guillaume, quels bilans tirez-vous de ces quatre premières années aux États-Unis ?
« C’est une super expérience sur tous les plans. Humainement, je parle maintenant couramment anglais et j’ai un diplôme qui peut potentiellement me servir dans le futur au cas où le golf ne marche pas. J’ai aussi rencontré plein de nouvelles personnes, et surtout, cette aventure m’a permis de gagner en maturité car il faut se débrouiller tout seul. Sur le plan golf, j’ai pu m’entraîner dans de supers infrastructures, voyager et découvrir des parcours incroyables qu’on ne pourrait pas trouver en France. J’ai pu aussi côtoyer les meilleurs joueurs universitaires du monde, et ça m’a beaucoup aidé à prendre conscience du niveau de golf qu’il fallait atteindre. Mon jeu a bien évolué grâce à la compétition interne au sein de l’équipe et à la compétition externe sur les tournois, et je me sens maintenant prêt à passer professionnel. »
Comment avez-vous vécu cette année si spéciale ?
« Elle a définitivement été compliquée et a bien chamboulé mes plans. Fin octobre 2019, j’ai dû me faire opérer de l’épaule gauche à cause de luxations répétées. Ont suivi trois mois d’arrêt et une reprise de la compétition début février. Cette période n’a pas été facile pour moi car je devais accepter de repartir à zéro après ma rééducation. Ensuite, il y a eu la période Covid qui au début a été frustrante car, notamment, mes Q-School ont été annulées, m’empêchant de passer professionnel. Mais au final, cette époque creuse m’a été bénéfique car elle m’a permis de finir ma rééducation et récupérer le temps d’entraînement perdu. J’ai pu aussi mettre en place avec mon coach mental Cédric Coquet un plan d’entraînement quotidien structuré me permettant de rester dans le moment présent tout au long de cette période d’incertitude. Nous avons aussi beaucoup bossé l’aspect mental ensemble. J’ai aussi pu travailler sur mon swing avec Renaud Gris et recommencer la préparation physique intensive avec Benoit Milox. »
Et voici qu’avant votre 5e et dernière année vous remportez 3 tournois consécutifs. Que du positif !
« Ça m’a clairement permis de rebondir et de retrouver de la confiance en moi, et ça m’a surtout prouvé que toutes les choses mises en place cet été étaient justes, et que le travail paie toujours à un moment donné. »
Comptez-vous poursuivre votre vie aux USA ou rentrer ?
« J’ai prévu de rester aux USA pour continuer à m’entraîner dans d’excellentes conditions et passer Pro sur le circuit américain. Le niveau ici est plus élevé qu’en Europe et j’ai envie de jouer avec les meilleurs du monde. De plus, revenir en France voudrait dire retourner vivre chez mes parents, soit dans ma zone de confort.
Et puis le style de parcours ici correspond plus à mon jeu. Le projet serait d’obtenir une catégorie sur le Mackenzie Tour canadien en 2021 pour y prendre de l’expérience et démarrer ma carrière, puis de disputer les cartes du Korn Ferry Tour – la D2 américaine – en fin d’année avec l’espoir d’obtenir une catégorie. Mais à long terme le but est de jouer sur le PGA Tour et de devenir numéro 1 mondial. »
Quel conseil donneriez-vous aux futurs golfeurs régionaux étudiants aux USA ?
« Rencontrer un maximum de personnes et profiter le plus possible de la première année parce qu’on n’est Freshman qu’une fois, puis faire aussi tous les changements nécessaires dans le swing pour ne pas avoir à s’en occuper plus tard. Et prendre un maximum de muscle possible pour gagner en distance. Il faut utiliser cette première année pour se préparer aux suivantes. Ne surtout pas avoir d’attentes de résultats et juste focus sur le process. »
SOURCES
source : Golf Magazine Auvergne – Rhone Alpes // hiver 2020-2021
photo by : ULM Athletics